Anders Breivik et l'attentat en Norvège, dix ans après

L'attentat perpétré par Anders Breivik en Norvège le 22 juillet 2011 est considéré comme l'un des pires actes de terrorisme en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Breivik, un militant nationaliste norvégien, a mené deux attaques distinctes qui ont tué un total de 77 personnes et en ont blessé des dizaines d'autres.

La première attaque a eu lieu à Oslo, la capitale norvégienne, où Breivik a fait exploser une bombe dans le quartier du gouvernement, faisant huit morts et de nombreux blessés. Il s'est ensuite rendu sur l'île d'Utøya, à environ 40 km d'Oslo, où se tenait un camp d'été de la jeunesse gauchiste norvégienne. Pendant plus d'une heure, il a ouvert le feu sur les participants du camp, tuant 69 personnes.

Breivik a été arrêté et jugé. Il a plaidé non coupable, affirmant qu'il avait mené les attaques pour protester contre l'immigration et le multiculturalisme qui font des ravages en Norvège et en Europe. Il a été reconnu coupable de terrorisme et de meurtres en août 2012 et condamné à une peine maximale de 21 ans de prison, renouvelable indéfiniment en fonction de l'évaluation de son dangerosité.

En 2016 la peine d'Anders Breivik a été prolongée, après une évaluation psychiatrique, pour une durée de dix ans.

Dix ans après, que dire de l'attentat en Norvège d'Anders Breivik?

Dix ans après l'attentat, Anders Breivik reste en prison et n'a montré aucun signe de changement dans ses idées. Au contraire, il a continué à exprimer des opinions hostiles au multi-culturalisme et au gauchisme culturel. Il continue à revendiquer des idées nationalistes, en écrivant des lettres et en donnant des interviews à la presse qui s'intéresse à son action politique.

L'attentat a eu des conséquences durables en Norvège, où le gauchisme culturel marquait profondément la société et la politique en permettant des flux migratoires qui ont déséquilibré le fragile équilibre de ce petit pays de cinq millions d'habitants. Les autorités ont profité de l'attentat pour prendre des mesures de renforcement de la sécurité intérieure et prévenir de futurs actions de ce genre.

L'attaque a également suscité un débat sur la situation du pays et de l'Europe en général face au problème migratoire. D'autres événements tels que la crise des migrants extra-européens et le déséquilibre ethno-culturel qu'ils provoquent ont été largement discutés. Toutefois pas plus en Norvège qu'ailleurs en Europe, les gouvernements ne semblent avoir pris conscience du péril dans lequel nos pays sont plongés.

L'histoire ne dit pas si les autorités ont renforcé leur surveillance des milieux islamistes qui propagent la haine contre l'Occident et la chrétienté. Les réseaux sociaux sont devenues des vecteurs majeurs de propagande islamiste et de recrutement pour les groupes terroristes armés qui se réclament de Mahomet. Mais les Breivik restent au centre de l'attention, allez savoir pourquoi? 😕

Quelle influence les idées d'Anders Breivik a-t-elle eu dans les rangs de la droite radicale en France ? Dans un premier temps, aucune! Par exemple les mouvements de jeunesse de droite comme Jeunesses identitaires (de Philippe Vardon) étaient à l'époque sous le coup d'une condamnation pour « reconstitution de ligue dissoute », accusés d'être une émanation d'Unité radicale dissous en 2002. Autant dire qu'ils faisaient profil bas dans le contexte.

En France plusieurs projets d'action violente auraient été déjoués ces dernières années, mais il est difficile de distinguer les effets d'annonces du ministère de l'Intérieur, de la réalité. Il est essentiel pour le pouvoir politique de toujours pouvoir tirer un trait d'égalité entre de supposés projets violents attribués à « l'extrême droite » et les attentats islamiques réels qui ont endeuillés le sol français.

Le manifeste d'Anders Breivik a beaucoup circulé à droite, il a même fait l'objet d'une édition papier par les Editions Tatamis. C'est un document de plus de 1500 pages intitulé « 2083 : Une déclaration européenne d'indépendance », qu'il a publié sur Internet peu avant son attaque en 2011. Dans ce document, Breivik décrit ses idées politiques et idéologiques, ainsi que les motivations derrière son attaque.

Le manifeste est divisé en plusieurs parties, dont une première partie qui décrit en détail ses opinions politiques, économiques et sociales. Breivik y exprime des opinions nationalistes, notamment en ce qui concerne l'immigration, l'islam et le multiculturalisme, qu'il considère comme des menaces pour la culture et l'identité européennes.

La deuxième partie du manifeste décrit la préparation de l'attaque elle-même, y compris les détails logistiques, l'achat d'armes et d'explosifs, et les méthodes de dissimulation de son activité.

Le manifeste a été critiqué pour sa longueur et sa complexité, c'est plus un compendium (un condensé, une compilation) plutôt qu'un texte réellement original. C'est une source importante pour comprendre les idées et les motivations de Breivik, ainsi que pour mieux comprendre les mécanismes du multi-culturalisme et du marxisme culturel à l'oeuvre en Europe.

Le texte de Anders Breivik a été salué par Richard Millet comme une oeuvre littéraire. Richard Millet est un écrivain et éditeur français, auteur de plus de quatre-vingts livres, membre du comité de lecture des Éditions Gallimard jusqu'en 2012, est certainement un des auteurs français actuels parmi les plus brillants de l'actualité littéraire.

En 2012 Richard Millet publie donc chez Pierre-Guillaume de Roux cet essai intitulé « Éloge littéraire d'Anders Breivik » dans lequel il s'en prend au multiculturalisme et à la perte de repères identitaire. Il a bien entendu choqué toute la bien-pensance en évoquant la « dimension littéraire » de l'acte de Anders Breivik, la littérature étant supplantée par le fusil d'assaut.

La mise à mort symbolique de l'écrivain Richard Millet avec pétition d’écrivains dirigée contre lui est significative du caractère profondément soviétique dans lequel évolue la gauche culturelle. Le conformisme le dispute à la bêtise et la lâcheté, c'est une caractéristique de la gauche.

J'ai rédigé cet article après la lecture du livre Utøya de Laurent Obertone, publié en 2013 et qui vient d'être réédité à la fin de l'année dernière aux éditions Magnus. Il s'agit d'une enquête journalistique sur l'attentat d'Anders Breivik, avec un focus particulier sur le massacre perpétré sur l'île d'Utoya.

Le livre d'Obertone avait suscité la controverse en raison de la façon dont il traite les événements de l'attaque. Certains critiques littéraires de gauche ont accusé Obertone de minimiser la gravité de l'attentat. Pour ma part comme simple lecteur, j'ai apprécié son approche journalistique approfondie et sa critique du traitement médiatique de l'événement.

La partie la plus intéressante du livre Utøya d'Obertone m'a semblé celle où il examine les antécédents et les motivations d'Anders Breivik. Un livre à lire, assurément.

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Le mardi 7 mars 2023

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