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Une plateforme de médias sociaux pour influenceurs de droite

Depuis l'élection présidentielle américaine de 2020, Parler s'est imposé aux Etats-Unis parmi les hommes politiques et les influenceurs de droite comme une plateforme de médias sociaux où ils peuvent partager et promouvoir des idées sans se faire bloquer ou signaler leurs messages comme étant dangereux ou trompeurs. Cette nouvelle opinion publique a de nombreux adeptes en ligne (et pas uniquement des Américains) pour qui Parler est le « Twitter » de la droite, en français en plus.

Alors que les trois réseaux sociaux les plus en vue - YouTube, Facebook et Twitter - continuent à censurer la diffusion du discours de droite, Parler a salué l'exode des utilisateurs qui l'ont rejoint et lui ont permis d'exploser en popularité, doublant le nombre de ses membres pour atteindre 10 millions en novembre - encore loin derrière les 330 millions d'utilisateurs actifs mensuels de Twitter.

Parler est une plateforme de médias sociaux pour influenceurs de droite
Parler est une plateforme de médias sociaux pour influenceurs de droite et ceux qui les suivent

Avec son nouveau succès, le réseau social contribue à creuser l'écart. On observe une polarisation entre les différentes perceptions de la réalité. Sur les principaux médias sociaux, Joe Biden et Kamala Harris ont remporté l'élection présidentielle, et les théories sur les crimes commis par la campagne de Biden et les démocrates sont considérées comme de la désinformation. Sur Parler et sur Gab Social, pro-liberté d'expression c'est l'inverse: Donald Trump a remporté une victoire écrasante, mais sa victoire a été volée par une vaste alliance de malfaiteurs, dont des démocrates et l'État profond.

Mise à jour du lundi 25 janvier 2021: Twitter suspend définitivement le PDG de My Pillow sous le prétexte d'une soit-disant « désinformation électorale ». Jack Dorsey censeur en chef de la Silicon Valley continue de se mêler de politique (alors qu'il n'est que PDG d'un média social) et évoque des « violations répétées de la politique de l'entreprise ». 😠 Mike Lindell sur Parler pourra reprendre la parole dès que l'application alernative à Twitter aura retrouver un hébergeur. On sait que Mike Lindell, un fervent partisan de l'ancien président américain Donald Trump, a financé des mouvements de protestation post-électoraux pour contester l'élection de Joe Biden, laquelle ne s'est pas faite dans la plus grande clarté. Avant d'être suspendu, le compte Twitter de Lindell avait près d'un demi-million de followers. Au début de ce mois Twitter déjà avait suspendu définitivement le compte de Donald Trump, signant la fin de l'apparente neutralité de Jack Dorsey et le consacrant définitivement comme un censeur et un ennemi de la liberté d'expression. J'apprécie la personnalité de Mike Lindel, ancien cocaïnomane et alcoolique devenu sobre grâce au christianisme. Il faut partie des hommes d'affaire américain qui mette leur patriotisme au-dessus de considérations financières, c'est pourquoi ils sponsorisent l'expression politique de droite. ✝︎

Bien qu'il soit trop tôt pour dire si Parler va s'installer dans le paysage médiatique de droite, il a déjà atteint une certaine réputation et un succès d'audience qui dépasse les autres plateformes alternatives. On note que des mouvements critiques de la politique américaine comme QAnon et les Boogalooers ont prospéré au sein de Parler en bénéficiant d'un certain chaos dans le fonctionnement de la plateforme.

Parler a été lancé en 2018 et a trouvé sa place comme une autre plateforme de niche destinée aux utilisateurs de droite qui ont été confrontés à la modération de contenu sur Facebook, Twitter et YouTube. Sa base d'utilisateurs est restée petite - moins d'un million d'utilisateurs - jusqu'au début de 2020. C'est l'élection présidentielle américaine qui a tout changé.

D'autres plateformes principalement de droite, en particulier Gab, ont accueilli des militants de droite et des groupes plus radicaux que ceux qu'on trouve sur Parler. De son côté Parler a acquis la réputation de s'adresser plutôt aux conservateurs traditionnels grâce à une poignée d'adeptes précoces très en vue comme Brad Parscale, Candace Owens et le sénateur Mike Lee. En conséquence, en 2020, lorsque des tweets ont commencé à être diffusé sur Twitter concernant les fraudes possibles dans les votes par correspondance, des hommes politiques comme Ted Cruz ont adopté Parler pour en faire le nouveau bastion du discours conservateur sur Internet.

Dans les semaines précédant l'élection du 3 novembre, les grands sites de médias sociaux ont pris des mesures pour censurer à l'extrême tout discours critique lié à l'élection. Twitter a mis en place des messages de modération sur les tweets parlant des fraudes sur les votes par correspondance. Facebook a bloqué les groupes QAnon et a restreint l'accès aux comptes dans l'orbite des QAnon mettant en avant des théories considérées comme conspirationnistes. YouTube aussi a serré la vis sur tout discours portant sur les élections américaines bien qu'ils aient laissés en place de nombreuses vidéos promouvant les théories du complot.

Les actions se sont poursuivies après l'élection, d'autant que les principaux hommes politiques conservateurs et Trump lui-même ont avancé des éléments montrant que les démocrates ont commis une fraude électorale à grande échelle pour voler l'élection. En conséquence, des millions d'utilisateurs ont migré vers des plateformes alternatives : Gab, MeWe et, en particulier, Parler.

Les utilisateurs y ont afflué en raison de la promesse d'un réseau social qui respecterait la liberté d'expression (free speech) qui est une valeur que les Américains chérissent particulièrement. L'appel des républicains signalant que Parler est devenu le nouveau foyer du discours conservateur a aussi inspiré beaucoup d'Américains de coeur à rejoindre la plateforme, comme le commentateur Mark Levin et l'animateur de la Fox Sean Hannity.

Parler fonctionne à travers deux directives de modération : il n'autorise pas sciemment les activités criminelles, et il n'autorise pas les spams ou les robots sur sa plate-forme. Pour le reste, la liberté d'expression la plus large est de rigueur. Une valeur de plus en plus précieuse sur Internet, malgré la censure des GAFA. Une valeur qu'il faut préserver, et de plus en plus dans les années qui viennent.

Quelques comptes à suivre sur Parler: Mike Lindell, le lieutenant général Michael Flynn, Alex Christoforou, Rick Wiles, Drew Hernandez, et encore un pour la route: RM4America 😚.

📰 La volonté de migrer les données vers le cloud nous met à la merci de quelques sociétés comme Amazon qui n'ont pas les meilleures intentions concernant la liberté d'expression. Sans parler de l'exploitation et la vente de nos données. Il existe des alternatives pour héberger des données d'entreprise dans le cloud sans passer par les fourches caudines de Jeff Bezos et donc sans appuyer la politique de censure d'Amazon.

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Le vendredi 6 novembre 2020

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